... sur un des plus vieux et des plus beaux métiers au monde.
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Les premières écritures remontent à plus de 3 500 ans avant notre ère dans les pays du Proche-Orient et en Egypte.
Le scribe, respecté pour son savoir, est reconnu comme le premier à exercer la profession d'écrivain public. Il était indispensable pour établir des relevés, des inventaires, ou la rédaction des ordres écrits émanant des souverains, relevés topographiques pour les impôts et taxes, la fixation de créations littéraires jusque là transmises par oral.
Les premières écritures se font sur des tablettes d'argile en Mésopotamie, et en Egypte sur du papyrus, considéré comme une matière précieuse.
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Sur le continent européen, au Moyen-Age, les monastères organisent l'apprentissage de la lecture et de l'écriture ; ainsi, les moines tiennent le rôle d'écrivain public car ils sont les rares à pouvoir rédiger et lire des textes, essentiellement en latin.
Puis, de nombreux affranchissements sont suivis par une émancipation du nombre des communes et du nombre d'habitants dans les bourgs (la bourgeoisie). L'apparition de nouveaux besoins et de nouveaux métiers permet un enrichissement grâce au commerce.
Le métier d’écrivain public est la réponse à une demande de service car cette nouvelle organisation engendre le besoin de lire et d'écrire des lettres, des contrats, de mémoriser les commandes, les stocks, les heures de travail... pour une population qui reste peu lettrée.
Ensuite, la profession fluctue au gré des contextes politiques et militaires qui influencent directement la vie économique.
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En 1539, par l'ordonnance de Villers-Cotterêts, François Ier impose la pratique du français à la place du latin dans tous les actes juridiques et administratifs. Il donne ainsi une impulsion décisive à une langue qui est déjà celle de la cour et de la ville.
A la Renaissance, puis avec le développement de l'imprimerie, l'écrivain public reste utile à la plupart qui ne savent pas écrire.
Certains se spécialisent et étendent leur domaine de compétences aux actes juridiques en plus des textes administratifs et commerciaux. D'autres rencontrent une clientèle souvent aisée qui demande la rédaction de biographies familiales.
En effet, le niveau d'illettrisme reste élevé en France comparé aux pays protestants, dans lesquels l'Église luthérienne obligeait les personnes laïques à apprendre à lire afin de savoir lire et comprendre la Bible.
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La révolution accompagnée d'une période de trouble social marque un total déclin de la profession. Mais, il est suivi par un renouveau du métier grâce à l'époque napoléonienne au début du XIXe siècle qui se manifeste par une nouvelle demande émanant de toutes les classes sociales.
L'instauration de l'instruction gratuite et laïque pour les enfants de 7 à 12 ans par Jules Ferry en 1882 change les habitudes et fait presque disparaître la profession.
Les instituteurs remplacent souvent les ecclésiastiques pour remplir le rôle de rédacteur dans les communes les plus modestes.
A partir du XXe siècle, la population est de plus en plus instruite et elle n’a plus besoin d’intermédiaire pour lire et écrire les textes simples de la vie courante. L’appel à un spécialiste ne se fait plus que pour la rédaction de lettres officielles ou d’importance contractuelle.
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Puis, la profession connait un véritable endormissement jusqu'en 1980 qui voit la naissance de l’association Académie des Ecrivains Publics de France. Un nouveau souffle est alors donné à la profession des écrivains publics et des conseillers en écriture.